Abus sur les interdictions des manifestations au Sénégal: Le président du CSDH, Maître Pape Sène rappelle le rôle du juge administratif

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 À l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré ce mardi 12 décembre 2023, le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). L’événement qui a eu lieu en collaboration avec le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut Commissariat des Droits de l’homme (HCDH) des Nations Unies à Dakar, a été l’occasion pour le président du Comité sénégalais des Droits humains ( CSDH), Maître Pape Sène de faire un rappel aux citoyens de l’existence du juge administratif en cas de contestation sur une interdiction de manifester au Sénégal. Le patron du CSDH a dans la foulée, rappelé qu’il n’y a pas une liberté absolue. Auparavant en marge du point de presse, Me Sène a fait une évaluation de la DUDH par rapport aux instruments internationaux que le Sénégal a ratifié.

 

« Cette célébration de la 75ème de la Déclaration universelle des droits de l’homme, nous donne l’occasion en tant que défenseur des droits de l’homme de faire un peu une évaluation,  pour faire un peu un bilan de cette déclaration, son impact par rapport aux droits humains. Il est évident que le premier constat qui s’impose c’est que cette déclaration, a quand-même inspiré beaucoup d’instruments internationaux que le Sénégal a ratifié c’est important. Parce que cette déclaration a inspiré le pacte international relatif au droit civique et politique, le Sénégal l’a ratifié, elle a inspiré également le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels », a souligné Maître Pape Sène le président du Comité sénégalais des Droits Humains, rappelant « Mais mieux cette déclaration universelle des droits de l’homme fait partie intégrante de notre bloc de constitutionnalité. Autrement dit le Sénégal à l’instar de beaucoup de pays du monde, a été inspiré par cette déclaration raison pour laquelle le Sénégal a fait référence dans sa déclaration dans son préambule qui fait partie du bloc de Constitution. Déjà ça c’est important parce que aujourd’hui cette déclaration devient est un outil incontournable dans notre pays et s’impose à nos autorités ». Il poursuit: « Maintenant dans le cadre de la pratique effectivement comme cela colle avec la thématique d’ailleurs de cette année parce que beaucoup de questions relatives à la liberté beaucoup relatives à l’égalité et beaucoup de questions relatives également aux droits humains sont soulevées. Mais si on interroge notre législation en matière de protection des droits de l’homme surtout par rapport à la liberté de manifester mais vous verrez qu’aujourd’hui rien que cette déclaration donne des possibilités aux citoyens sénégalais mais mieux le fait de l’incorporer dans la constitution donne davantage des opportunités aux citoyens sénégalais ». Non sans relativiser, Me Sène précisera ceci, « Ce qu’il faudra retenir c’est qu’il n’y a jamais eu de liberté absolue. Ça je pense que toutes les déclarations, tous les instruments juridiques le disent ».  « Et c’est dans cette optique effectivement, il y a eu souvent des contestations entre la limite qu’il faut instaurer pour ce qui concerne la liberté de manifester » précisera-t-il renseignant « Ce que je peux retenir pour un peu dire au niveau du Sénégal, en tout cas tous les mécanismes sont mis en place pour permettre aux citoyens sénégalais de pouvoir jouir effectivement de ces droits ». « Le citoyen bénéficie de ce droit constitutionnel mais à côté de ce droit constitutionnel il y a un régulateur qui est là. Ce régulateur c’est le juge administratif », rappellera le président du CSDH. Qui se désole: « Ce qu’il faut déplorer dans notre pays malheureusement on ne fait pas souvent recours au juge administratif. Et ce juge administratif est là pour diluer les pouvoirs de l’autorité administrative parce que comme je le dis autant c’est une liberté fondamentale autant également il y a un encadrement qui est fait. Et c’est dans le cadre de cet encadrement souvent qu’il y a eu beaucoup de problèmes ». Mieux dira Me Sène, « C’est pourquoi moi je dis c’est une occasion pour nous dans le cadre de la célébration du 75ème anniversaire de revenir un peu sur ces questions, essayer de réfléchir davantage sur comment améliorer toutes ces questions qui font l’objet de contestations ».  « D’ailleurs dans le cadre de la protection des droits de l’homme mais ce qu’il faut retenir c’est que le Sénégal à l’instar de beaucoup de pays du monde, a été inspiré par la déclaration (…), la déclaration universelle des droits de l’homme mais le également, le Sénégal quand-même a fait des efforts importants comme l’a souligné le Directeur des Droits humains pour s’aligner sur les standards internationaux en matière de promotion et de protection des droit de l’homme. Comme on le sait tous, il n’y a aucun pays au monde qui peut se targuer de dire il n’y a aucune violation des droits de l’homme dans mon pays. C’est la raison pour laquelle, je pense que aujourd’hui cette cérémonie doit nous pousser nous tous, citoyens sénégalais, autorités étatiques, partenaires techniques et financiers à réfléchir davantage pour nous projeter vers des perspectives qui permettront peut-être de ne pas arriver à zéro cas de violation mais de minimiser ces contestations relatives donc à ces prétendus ou réalités violations des droits de l’homme relatifs au droit à la marche au droit à la liberté d’expression à la liberté d’opinion », a-t-il argumenté reconnaissant « Mais retenez que ce sont des réalités qui sont là dans le cadre de la législation qui encadre donc la protection des droits de l’homme dans notre pays ».

Le président du CSDH a évoqué le bracelet électronique qui aujourd’hui permet l’Etat du Sénégal de désengorger les prisons du pays. La déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée le 9 décembre 1948 à Paris par les Nations Unies.

 

Par Senpresse.net

 

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