COP28/ FONDS D’ADAPTATION, L’IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ D’UNIR LES FORCES/ ENTRETIEN CROISÉ DR NJAMNSHI DE PAGJA ET JEAN LOMBASI DE L’OPCT.

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En marge de la Cop, la plus importante en termes de taille comme de nombre ( 90000 participants), les forces vives de la société civile ont tenu une rencontre de mise à niveau, avec la participation d’éminentes personnalités africaines au pavillon de CGLU Afrique, afin de statuer sur l’épineuse question des fonds d’adaptation.

Dés le 1er jour de la conférence de Dubaï, les pays se sont mis d’accord pour rendre opérationnel un fonds destiné à compenser les dégâts causés par le dérèglement climatique.  Si certains s’en réjouissent, Dr Augustine B. Njamnshi co fondateur et président des comités chargés de politiques et des affaires techniques de l’Alliance Panafricaine pour la justice climatique reste sceptique. Selon lui, « déjà beaucoup de fonds promis ne sont jusqu’ici pas octroyés aux pays concernés. Il pense que ces pays devraient être clairs avec ces financements car il demeure un problème principal pour l’Afrique.  »Tout le financement pour l’adaptation mondiale n’est même pas suffisant pour l’Afrique », averti Docteur.

Abondant dans le même sens, Jean pierre Lombassi Secrétaire général de l’organisation panafricaine des collectivités territoriales, soutient que le fait qu’on annonce ce fond est certes un progrès,  »cependant si  nous sommes optimistes, nous le serions plus si l’argent était déjà dans les caisses. »  Il rappelle que  »le continent africain contribue à 4% aux émissions de gaz à effets de serre et que la situation actuelle n’est pas causée par l’Afrique, seulement les plus grands dommages se font sentir sur ce contient qui concentre tous les méfaits ». M. Lombasi est d’avis que  »L’Afrique devait être compensée par rapport à ce qu’elle n’a pas causé. Il fait appel à un  principe dans le domaine de  l’écologie qui stipule  »si vous polluez, vous  payez ». Il est donc inadmissible que ceux qui polluent ne payent pas.  »D’où l’intérêt d’un fond de pertes et dommage qui compense les pays qui subissent l’impact du changement climatique. C’est une question de justice climatique», insiste-t-il.

Lui emboîtant le pas, Dr Njamnshi va plus loin et révèle que  »Le problème doit être sérieusement posé car si des moyens et financements nécessaires ont été trouvés pour des calamités telle que la Covid, cela veut dire que l’argent est bien quelque part, il faut en trouver donc pour l’adaptation parce que les pays en voie de développement souffrent ».  L’expert de PACJA démonte par la même occasion certaines théories et rétablit la vérité,   »Ce n est pas de la mendicité, on réclame nos droits, le droit au développement, le droit de vivre entre autres ». Selon lui,  »le problème est simple il ne s’agit point de demander de l’aide, il faut juste que les gens prennent leurs responsabilités en mains ».  Dr Auguste se désole du fait que  »Les effets néfastes du changement climatiques aient impacté nos tribus ».  C’est pourquoi,  »ceux qui ont causé ces problèmes doivent payer ». C’est la raison de cette réunion pour mettre en exergue la nécessité et l’urgence de l’adaptation et surtout les financements pour celle ci.

Dans le même sillage, le Secrétaire général de l’organisation panafricaine des Collectivités territoriales, révèle que  »des organisations de la société civile et des professeurs du secteur privé ont toujours soutenu que la priorité de l’Afrique est l’adaptation au changement climatique qui représente 25% des fonds nécessaires alors qu’on avait dit à l’accord de Paris qu’il y aurait 50% de fonds pour l’atténuation et 50% pour l’adaptation, une bonne partie de l’argent est donc octroyé à l’atténuation alors que notre souhait est au moins qu’on double l’argent pour l’adaptation. »

Par ailleurs, M. Lombasi de l’OPCT  »magnifie l’action de l’Agence Panafricaine pour la justice climatique qui à travers une démarche inclusive, sollicite que  »toutes les forces vives fassent force commune pour que les fonds d’adaptations soient au niveau requis » car la priorité de l’Afrique, c’est l’adaptation. C’est une bataille qui selon lui colle avec la perception que  »nous sommes tous sur le même bateau et que s’il coule tout le monde va couler. Néanmoins, Le Secrétaire général se soulage du fait que  »quelque part il y a au minimum une bonne volonté commune », il faut juste selon lui que  »la parole rejoigne les faits car l’adaptation est une question de vie ou de mort (dans le cas des inondations par exemple) ». Le responsable de l’OPCT conclut en ces termes  »S’adapter au changement climatique c’est sauver des vies et c’est une priorité pour nous. »

Dr Njamnshi  de PACJA revient sur la raison de cette réunion qui consiste à mettre en exergue la nécessité et l’urgence de l’adaptation et surtout les financements pour celle ci. Il est d’avis qu’il faut impérativement une force commune pour que l’Afrique puisse parler d’une seule et même voix, l’expert de l’Alliance a ainsi pris son bâton de pèlerins en commençant avec les maires, les gouverneurs car explique-t-il,  »ceux qui sont sur le terrain sont ceux qui sont directement en contact avec les conséquences du dérèglement climatiques. Il se dit optimiste des multiples forces car l’union fait la force  »Si on est uni et ensemble la force sera forcement de notre coté et fera bouger les choses, par contre si on part en ordre dispersé comme c’était e cas avant, l’Afrique n’en sera que perdante. »

Le président des comités chargés de politiques et des affaires techniques de l’Alliance Panafricaine pour la justice climatique dans sa communication, a abordé l’ appel de Yaoudé.    Plus de 200 jeunes se sont en fait retrouvés à Yaoudé au Cameroun au 16 au 18 novembre dernier pour échanger sur l’épineuse question des financements sur l’adaptation. Dr Auguste rappelle  »qu’à Glasgow à la Cop 26, la communauté internationale a annoncé doubler les fonds pour l’ adaptation ». Les jeunes africains se sont réunis à l’occasion pour  »fustiger cette décision car selon eux, pour faire face à l’ adaptation, il va falloir penser à plus que doubler car avec les énormes dégâts causés doubler ne réglera pas le problème, plutôt multiplier par jusqu’ à n. » D’où la mise en marche de l’appel dit de Youndé qui prône le plus que doublement.

Cet appel informe-t-il,  »est partagé par l’ancienne Cop et sera présenté au Président du Kenya, au Président de la BAD ainsi qu’aux chefs d’ Etat concernés ».

 

Par Fatou NIANG/COP28 Dubaï

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