Grève du transport: un dénouement qui différe la grogne (Par Aly Saleh)

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Au moment où le monde tremble parce qu’étant presque au bout du gouffre à cause du nouveau variant Omicron qui inquiète les scientifiques, presque tous les secteurs sont minés par des crises dues à un manque visible de volonté et une négligence notoire de la part de nos gouvernants.

Comme celui politique, le climat social est en ébullition depuis plusieurs semaines.
Les grognes et grincements de dents se poursuivent avec leurs lots de désagréments à n’en plus finir.
La gréve des transporteurs, dernière en date qui s’est faite sentir partout en est l’illustration parfaite. Les hôpitaux, les lieux de commerce, les entreprises, les écoles,…Qui n’a pas payé les frais de cette grève? Qu’est-ce qui avait empêché les différents protagonistes de s’asseoir pour discuter afin que des solutions soient trouvées plus tôt?
On a laissé le calvaire se poursuivre jusqu’à vendredi et les pauvres citoyens ont éprouvé de réelles difficultés pour vaquer à leurs occupations.

Déjà, la première réunion entre l’Etat et les syndicats de transporteurs n’avait pas réussi à calmer l’ardeur des transporteurs. Et pourtant à la télévision nationale, le Directeur des Transports avait annoncé des concertations avec les principaux concernés par les revendications, c’est à dire le ministre des Transports routiers, celui de l’Intérieur et ceux en charge des Forces armées, des Finances et de l’Environnement pour discuter de la plateforme revendicative avec les acteurs afin de trouver une issue heureuse. Mais on en était loin car il s’agit d’un arbre qui cache la forêt puisque les grévistes entendent rendre le mouvement illimité dans un mois si tous les points de leur s revendications n’étaient pas satisfaits.
Encore une prise d’otage avec cet ultimatum qui vient d’être donné!
Pourtant ils disent que cette grève n’était pas pour fatiguer la population mais pour régler leurs problèmes, car depuis plusieurs années, les accords signés avec le gouvernement ne sont pas respectés.
Aujourd’hui, les transporteurs sont restés sur leur faim puisqu’ils ont déploré ce dimanche en réunion, le manque de ténacité au cours des négociations avec les autorités et cette attitude est vue comme un goût d’inachevé et une faiblesse de la part de leurs mandataires.
Cela signifie qu’on n’est pas sorti de l’auberge.

Pour rappel, ces transporteurs protestaient contre « les tracasseries » des forces de l’ordre, le transport clandestin entre autres doléances.
Ou se trouvaient leurs interlocuteurs?
Pourquoi les ministères concernés n’étaient pas au premier rang comme cela s’est toujours fait en de pareiles circonstances.
Si les ministéres concernés ne peuvent pas régler la situation, c’est au Président de la République de prendre ses responsabilités.
Vous rendez-vous compte des pertes énormes causées à cette paralysie?
La semaine écoulée, dans la capitale sénégalaise, on a vu des malades qui ne pouvaient pas aller se faire soigner, des élèves et des travailleurs ont marché pour se rendre qui à leurs écoles, qui à leurs lieux de travail faute de moyens de locomotion.
Ce qu’il faut, c’est éviter à tout prix une crise élargie, d’où l’urgence de remettre de l’ordre avant qu’il ne soit trop tard.
Et pour remettre de l’ordre, il faut aller à la table de négociations et solutionner définitivement les revendications.

Nous le savons tous, le problème du transport ne date pas d’aujourd’hui, le transport illégal et irrégulier génère pas mal d’emplois et jusque là aucun acte n’a été posé, ni aucune volonté allant dans le sens de réguler les choses depuis toutes ces années qu’on en parle.
Pour régler il faut de la volonté.
Comment un Directeur peut-t-il se permettre d’outrepasser la mesure de son ministre de tutelle sur le contrôle de la charge à l’essieu à sens inverse pour ne citer que cet exemple donné par Gora Khouma, Sg de l’union des transporteursroutiers.

L’autre chose à déplorer, c’est la violence qui s’est encore invitée lors de cette gréve qui aura paralysé tout un pays trois jours durant. À Ouakam, on a vu des personnes arréter des véhicules et verser de l’huile de vidange sur les sièges et sur les clients et aussi ailleurs comme à Diourbel, des bus Dakar Dem Dikk caillassés parce qu’ils transportaient des passagers. C’est inadmissible qu’on en arrive là lorsqu’on sait que le transport est le socle de l’économie. Même si le droit constitutionnel de grève est consacré par la législation en vigueur, on ne doit pas se permettre certaines choses.
Ce qui te donne le droit d’observer une grève, donne aussi le droit à l’autre d’exercer son travail.
La situation est devenue finalement confuse et insoutenableau vu des divergences entre le patronat, les syndicalistes et l’Etat.
Et pourtant aucun des protagonistes n’a intérêt à ce que la grève continue et perdure.
Mais on ne doit pas oculter le fait que nous faisons face à une urgence sociale qui est de résoudre au plus vite ce problème car cela constitue une entorse à l’économie nationale.
Nous devons changer de paradigme et respecter les accords signés.
Le pays vote ses lois mais ne les fait pas appliquer, comme c’est le cas avec la loi sur le viol, le code de la presse ou encore la loi sur le loyer rangés dans les tiroirs.
La matérioalisation des accords signés pose véritablement problème au Sénégal, alors qu’on fait face à une demande sociale pressante.

Le decret présidentiel qui vient mettre en place des brigades mixtes où l’on retrouvera toutes les forces de défense (Police, gendarmerie, douane,…) et pour veiller au grain, un comité de suivi ne peut pas être une solution définitive ou durable.
Nous le savons tous, cela ne fera que maintenir le statu quo.
La gendarmerie, la police entre autres ont chacune à ce qui la concerne son domaine de compétence. A-t-on pensé à la conduite des opérations dans ces brigades mixtes et aux conséquences que cela pourrait engendrer?
Est ce que le decret ne vient pas en fin de compte pour juste différer la grogne?
Le mal est plus intense et
il faudra aller en profondeur pour solutionner les problèmes auxquels les transporteurs(chauffeurs et propriétaires) font face.
Le transport est un contrat entre le client et le conducteur et dans tous les pays du monde, il est libéralisé et la liberté d’aller et de venir est un droit fondamental pour tout citoyen.
Ne nous voilons pas la face, le déficit est là et bien visible. L’heure est venue de formaliser le secteur du transport avec une bonne réglementation doublée d’un code de déontologie dans l’intérêt de tous.

Aly Saleh Journaliste/Chroniqueur

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